8èmes Journées Techniques Vétérinaires : Les Vétérinaires Ont Échangé Sur Les Systèmes Alimentaires Durables Et La Sécurité Sanitaire Dans Le Secteur De L’élevage

8èmes Journées Techniques Vétérinaires : Les Vétérinaires Ont Échangé Sur Les Systèmes Alimentaires Durables Et La Sécurité Sanitaire Dans Le Secteur De L’élevage

Du 23 au 24 octobre 2021, Niamey a accueilli les 8èmes Journées Techniques Vétérinaires, organisées par l’Ordre National des vétérinaires du Niger (ONVN), en collaboration avec ses partenaires. Placées sous le thème : ‘‘Systèmes alimentaires et Sécurité Sanitaire Alimentaire : Consommons des denrées d’origine animale saines et nutritives, et contrôlons la transmission Animal-Homme des Zoonoses majeures’’, ses assises ont permis aux participants d’échanger notamment sur les systèmes alimentaires et la sécurité sanitaire et ont les ont aussi édifiés sur les actions qui sont entreprises au Niger dans ce cadre, surtout à un moment où l’intégration régionale, continentale et la mondialisation sont des sujets plus que jamais d’actualité. Cette rencontre a vu la participation d’une centaine de personnes, aussi bien des vétérinaires que de plusieurs autres acteurs du secteur de l’élevage, en provenance de toutes les régions du Niger. Les travaux ont aussi été suivis hors du pays, par visio-conférence. C’est le Conseiller Technique et représentant du ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement, M. Chanono Mogueza, qui a présidé l’ouverture des travaux. Des allocutions, des panels, des expositions ventes des produits issus de l’élevage ainsi que des recommandations et un communiqué final étaient au menu de ces journées.

Dans son intervention, le représentant du ministre en charge de l’élevage, M. Chanono Mogueza a tenu à rappeler l’importance du secteur de l’élevage au Niger et les efforts fournis par les autorités pour promouvoir ce secteur.

« L’élevage au Niger est l’une des ressources les plus importantes du secteur agricole. Selon les données de l’institut National de la statistique (INS), il contribue à hauteur de 13% à la constitution du produit intérieur brut (PIB) agricole ; contribue pour 7% aux recettes d’exportation et occupe 87% de la population nigérienne et représente 43% des revenus des ménages », a-t-il déclaré. « Les Autorités nationales ont élaboré et mis en œuvre la Stratégie du Développement Durable de l’Elevage 2013-2035 ((SDDEL) et de son Plan d’action 2013-2015, avec pour objectif de rendre cette filière plus productive et compétitive. Le processus d’élaboration de la SDDEL et du Plan d’action a été participatif et inclusif et répond à la nécessité de repenser le système de l’élevage pour le rendre plus productif, compétitif et mieux intégré dans les dispositifs de réduction de la pauvreté », a précisé M. Mogueza. Il a ajouté que, ladite stratégie, approuvée en Conseil des ministres, s’articule autour de trois axes d’intervention qui sont l’amélioration durable de la santé animale et de l’hygiène des produits d’origine animale, la diversification et la valorisation des productions animales, et la création d’un environnement juridique favorable au développement durable de l’élevage. M. Chanono Mogueza a aussi souligné l’importance et l’opportunité du choix du thème, ‘‘qui cadre parfaitement avec les aspirations profondes des plus hautes Autorités de notre pays’’. Auparavant, dans son mot de bienvenue, le président de l’ONVN, Dr Saidou Abouba Agaly, a d’abord magnifié le sous-secteur de l’élevage dont l’importance pour l’économie nationale n’est point à démontrer. « En effet, notre cheptel est estimé à plus de 52 millions de têtes, toutes espèces confondues soit plus de 20 millions d’Unités Bétail Tropical en 2020 pour une valeur de plus de 5.000 milliards de FCFA et constitue aujourd’hui après les industries extractives, le second levier de l’économie nationale ». Selon l’intervenant, en Afrique, il est également établi que 157 millions de pauvres qui survivent avec moins d’un dollar par jour dépendent en grande partie du bétail pour subvenir à leurs besoins et 80% d’entre eux vivent dans des régions pastorales. « Cette forte contribution fait  de ce  sous-secteur une  arme  efficace  dans  l’inlassable  lutte  contre  la  pauvreté  et  l’insécurité alimentaire, en raison non seulement de son apport en produits animaux de haute valeur nutritive mais aussi et surtout par la création d’emplois et de revenus substantiels en milieu rural. Cependant, malgré ses atouts et sa place importante dans l’économie du pays, le sous-secteur de l’élevage est de plus en plus confronté à de graves difficultés et défis de taille qui sont : la persistance de certaines maladies animales, la faible productivité et l’insignifiance des investissements tant publics que privés dans le secteur ». Pour faire face à ces défis, estime Dr Abouba, de nombreuses réflexions ont été menées et ont permis l’élaboration de documents divers se référant le plus souvent à l’étude de relance de l’élevage réalisée en 2000.  « C’est  soucieux  de  cette  situation  que  les autorités en charge du développement de l’élevage ont, dès les premières heures de la mise en œuvre du Programme de  Renaissance du  Niger du Président de la République, engagé le processus d’élaboration de cette stratégie de développement durable de l’élevage. Cette stratégie dont l’élaboration a été participative, inclusive et interactive, donne les grandes orientations du secteur de l’élevage telles que voulues par l’ensemble des acteurs qui ont activement pris part au processus », a-t-il rappelé.

Un thème pour attirer l’attention des consommateurs et des décideurs sur les risques sanitaires liés à la consommation des denrées d’origine inconnue

Justifiant le choix du thème de ces journées, Dr Saidou Abouba a indiqué que ce choix n’est pas fortuit, il a été guidé par des préoccupations que nous partageons avec le monde entier, car il s’agit de fléaux qui menacent les populations et en particulier celles des pays sous-développés comme le Notre affecté par la mondialisation du commerce basée sur les règles commerciales de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ; La libre commercialisation des produits dans les tous les pays africains soutenue par la ZECLAF ; La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO; La pandémie du COVID-19 qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets et défis épidémiologiques, en particulier par rapport aux immenses capacités de mutation du virus SARS-Cov. Les changements climatiques avec leurs innombrables conséquences sur l’Humanité. « Dans ce contexte de mondialisation jamais égalée ou de ‘‘villagisation Planétaire’’, nous nous devons d’avoir un regard attentif et scientifique sur l’hygiène et le contrôle de la qualité organoleptique et surtout microscopique des denrées que consomment nos populations et en particulier les denrées d’origine animale qui nous préoccupent en tant que vétérinaire. Et, ceci est d’autant plus indiqué qu’il est établi, de longue, date que 75 % des maladies Humaines sont d’origine animale », a-t-il estimé. En d’autres termes, selon lui, cette thématique a été choisie pour attirer l’attention aussi bien des consommateurs que des décideurs sur les risques sanitaires encourus par les populations en consommant des denrées non seulement d’origine réelle inconnue, mais surtout non contrôlées sanitairement par les services assermentés et compétents en la matière. Le président de l’ONVN a saisi l’occasion pour vivement remercier tous les partenaires techniques et financiers qui ont apportés les appuis dans le cadre de la tenue des 8èmes  JTV. « Ces remerciements s’adressent particulièrement au Millenium Challenge Account (MCA) à travers, VSF-Belgique, la Coopération Belge à travers ENABEL qui exécute le Projet PRADEL, la Banque Mondiale par le Projet PIMELAN, la FAO et le HC3N », a-t-il précisé. « Engageons tous nos  efforts  pour  le développement  durable  d’un  Elevage qui contribue significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’amélioration des conditions socio-économiques des populations », a lancé Dr Saidou Abouba Alkaly. A l’issue de deux jours de travaux en plénière et en groupes, les participants ont formulé des recommandations à l’endroit de l’État, des Services vétérinaires publics et privés, des producteurs (distributeurs) et des consommateurs de denrées d’origine Animale. Ils ont notamment recommandé de respecter strictement les textes en vigueur dans le cadre de l’importation, du transport, du stockage et de la distribution ; d’assurer la traçabilité des animaux et produits d’origine animale ainsi que de respecter les bonnes pratiques d’hygiène, de production… Rappelons que l’Ordre Nationale des Vétérinaires du Niger (ONVN), comme tous les Ordres, est un organe statutaire de droit public créé par voie législative (Ordonnance N° 96-066 du 9 novembre 1996 portant création d’un Ordre National des vétérinaires du Niger), pour garantir l’intérêt de la Profession Vétérinaire et qui est par voie de conséquence une institution dont la consultation est obligatoire pour toutes les questions concernant directement ou indirectement l’exercice de la profession vétérinaire.

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