Le Niger, l’Union Africaine et la FAO s’investissent à protéger les systèmes alimentaires pendant le COVID-19

Le Niger, l’Union Africaine et la FAO s’investissent à protéger les systèmes alimentaires pendant le COVID-19

Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage du Niger M. Diamoitou Boukari, représentant le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Albadé Abouba et le Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Niger M. Attaher Maiga ont participé le 16 avril dernier à la conférence virtuelle des ministres de l’Agriculture des pays membres de l’Union Africaine (UA) sur l’impact du COVID-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique. Parmi les partenaires à cette conférence, l’on note la présence de M. Ibrahim Mayaki, Directeur Général de l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD, de M. Janusz Wojciechowski, Commissaire à l’agriculture et au développement rural de l’Union européenne et des représentants de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale, du FIDA et du PAM.

Organisée conjointement par la Commission de l’Union Africaine et la FAO, cette rencontre à laquelle ont pris part 45 ministres africains de l’agriculture avait pour objectif d’établir un dialogue de haut niveau avec les pays dans la perspective de définir des mesures permettant de limiter le plus possible les effets négatifs de la pandémie sur les systèmes alimentaires à l’échelle du continent. Dans leurs mots introductifs, Mme Angela Thoko Didiza Ministre de l’agriculture, de la réforme agraire et du développement rural de l’Afrique du Sud, en sa qualité de Présidente du Comité technique spécialisé (CTS) de l’Union africaine sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement, et M. Qu Dongyu Directeur Général de la FAO, ont souligné la nécessité de garantir la sécurité alimentaire, la nutrition et la poursuite des activités agricoles, notamment la production, la commercialisation, la récolte, l’entreposage et les chaînes de valeur, pendant les interventions liées à la pandémie de covid-19.

La réunion ministérielle a été sanctionnée par une Déclaration comportant 14 engagements visant à maintenir et renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique dans le contexte de la pandémie du COVID-19. Les ministres ont recommandé de veiller à ce que les plus vulnérables bénéficient de filets de sécurité alimentaires et d’intrants agricoles, de venir en aide aux agriculteurs pour éviter un bouleversement du cycle de production alimentaire, de soutenir et renforcer les structures, les initiatives et les programmes existants au lieu d’en créer de nouveaux, afin d’améliorer l’exécution et l’harmonisation des interventions. Ils ont demandé d’appuyer la mise en œuvre du cadre de transformation de l’agriculture en Afrique, de laisser les frontières ouvertes afin de faciliter le commerce de denrées alimentaires et d’intrants agricoles, de veiller à ce que les politiques commerciales et fiscales favorisent le maintien des chaînes de valeur sur lesquelles repose l’approvisionnement alimentaire, de faciliter la collaboration aux niveaux continental et sous-régional en Afrique. En plus, ils ont exhorté la communauté internationale à renforcer sa coopération avec l’Afrique, tant dans la lutte contre le covid-19 que dans la garantie de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.  Aussi, ils ont réitéré leur vœu de voir se poursuivre la production à l’échelon local et la mise en place des infrastructures et installations de stockage après récolte ainsi que la prise en compte de l’intervention en faveur de la sécurité alimentaire comme une urgence et encourager la communauté internationale à faire de même. Les ministres ont également poursuivi leurs recommandations en demandant de faire en sorte que l’appui aux activités agricoles corresponde aux calendriers des récoltes nationaux et d’assurer la collecte et la diffusion des données pour que les gouvernements prennent la mesure de l’incidence réelle de la pandémie sur la sécurité alimentaire.

A l’issue de cette conférence, le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et le Représentant de la FAO au Niger ont apprécié positivement l’organisation d’une telle réunion qui a envisagé la création d’une équipe spéciale chargée d’harmoniser et de faciliter le suivi de l’application des différentes conclusions sous la coprésidence de l’UA et de la FAO. Cette équipe spéciale a d’ailleurs été mise place et ses membres se sont retrouvés le 5 mai 2020 pour une première séance de travail.

Pour M. Diamoitou Boukari, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage « cette conférence nous a permis de faire un état des lieux des actions de protection des systèmes alimentaires dans nos pays pendant cette pandémie du COVID-19 et d’harmoniser nos points de vue pour renforcer nos stratégies. Le système alimentaire ne sera pas désorganisé dans notre pays et tout sera mis en œuvre pour garantir aux populations les produits alimentaires, les intrants et équipements dont elles ont besoin pour produire. Par ailleurs, je me réjouis que la question du criquet pèlerin qui constitue une menace préoccupante supplémentaire ait été reflétée dans le texte final de la Déclaration ».

Quant à M. Attaher Maiga, Représentant de la FAO au Niger, il a affirmé que « cette conférence est certes intervenue à un moment très critique mais elle a abouti à des engagements politiques forts dont la mise en œuvre empêchera que la pandémie du coronavirus crée une nouvelle crise alimentaire au niveau des pays africains. C’est pourquoi, la FAO au sein de l’Équipe des Nations Unies et leurs partenaires vont poursuivre leurs appuis au Niger dans toutes les initiatives tendant à booster la production agrosylvopastorale et halieutique, à construire la résilience des ménages vulnérables, et minimiser les interruptions des chaines d’approvisionnement alimentaire. Nous devons tout faire pour que la crise de santé publique ne déclenche une crise alimentaire et coordonner nos efforts pour parvenir à la faim zéro au Niger dans le cadre de la décennie d’actions pour atteindre les Objectifs de Développement Durables (ODD) »

 

A noter que le Niger, dans sa lutte contre la propagation du coronavirus, a pris plusieurs mesures susceptibles de permettre le fonctionnement régulier des systèmes alimentaires. Il s’agit de la circulation des produits malgré la fermeture des frontières, le maintien de l’ouverture et de l’approvisionnement des marchés, la vente des vivres à prix modéré, la distribution gratuite des vivres aux personnes vulnérables, etc.

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