Campagne de vaccination de masse du cheptel au Niger et au Tchad
C’est parti pour l’édition 2023-2024 de la campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants et la péripneumonie contagieuse bovine au Niger et au Tchad.
Le coup d’envoi a été donné ce lundi 27 novembre 2023, à LIWA, province du LAC, localité tchadienne frontalière du Niger par les Ministres de l’Élevage et des Productions Animales du Tchad, Pr ABDERAHIM AWAT ATTEIB et son homologue le Colonel MAHAMAN ELHADJI OUSMANE, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage du Niger.
La cérémonie s’est déroulée en présence du gouverneur de la province du Lac, son homologue de Diffa ; des représentants des Organisations internationales, régionales et sous régionales ; du Président du Conseil Régional de Diffa ; des Responsables des Forces de Défense et de Sécurité du Tchad et du Niger ; des Coordonnateurs du PRAPS 2 du Tchad et du Niger ; du préfet du département de Fouli ; du sous-préfet du Liwa Rural ; du maire de la commune de Liwa ; des autorités traditionnelles et coutumières et une importante communauté d’éleveurs et agro éleveurs.
Cette campagne traduit la concrétisation de la recommandation relative au recours d’une approche transfrontalière en matière de contrôle et d’éradication des maladies animales. Elle répond également à une directive de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), qui a préconisé la mise en place d’une Stratégie Mondiale pour le contrôle et l’éradication de la Peste des Petits Ruminants, d’ici 2030 à laquelle, les deux pays ont adhéré.
Donnant le coup d’envoi, le professeur Abderahim Awat Atteib a évoqué les conséquences qu’engendrent ces deux maladies sur l’économie à l’échelle mondiale avec des pertes dues à la peste des petits ruminants estimées entre 725 milliards et 1000 milliards de F CFA par an. Pour le ministre tchadien de l’Élevage et des Productions Animales, la vaccination de masse des petits ruminants est la solution idoine pour protéger les animaux tout en affirmant que son gouvernement a rendu gratuit la prise en charge et la vaccination contre la Pneumonie des Petits Ruminants.
Évoquant la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), Pr Atteib de souligner qu’elle est une maladie principalement présente en Afrique et considérée comme l’une des maladies transfrontalières les plus redoutables.
Tout comme pour les petits ruminants, le ministre Abderahim s’est dit persuadé que seule la vaccination régulière et systématique des bovins permettra de contrôler la maladie, d’où, son appel à l’endroit de tous les pasteurs et agro pasteurs de conduire leur bétail sur les sites de vaccination les plus proches pour recevoir des doses vaccinales, afin de protéger leurs animaux.
Il a par la même occasion exhorté les équipes de vaccination de faire preuve d’un travail bien accompli avec beaucoup de professionnalisme.
Côté Niger, les consignes ont été les mêmes en matière de vaccination. « La présente campagne de vaccination du cheptel 2023-2024 contre la PPCB au Niger sera gratuite et exécutée par les services vétérinaires publics et privés, notre objectif est de vacciner au moins 80% des effectifs éligibles (animaux âgés d’un an à plus), a laissé entendre le Colonel Mahaman Elhadji Ousmane.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage de la république du Niger a mis en évidence les statistiques dans le secteur de l’élevage : « Notre cheptel évalué à près de 55 millions de têtes toutes espèces confondues est l’une des ressources les plus importantes du secteur rural, avec une contribution au PIB de 11 % et 40 % du PIB agricole », a-t-il affirmé avant de mettre en exergue les conséquences liées aux maladies animales sur le plan économique.
« Selon l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), les maladies animales sont à l’origine de 15 à 20% de pertes de production. Elles constituent aussi un obstacle majeur au commerce et un risque permanent pour la santé publique car 60% des maladies humaines ont une origine animale ».
Pour le Colonel Mahaman Elhadji Ousmane, la protection du cheptel devrait se traduire par la construction des infrastructures vétérinaires pour faire bénéficier les éleveurs et en particulier les nomades et les transhumants des autres services de base : santé humaine, audiences foraines, état civile … Il est convaincu que la présente campagne conjointe de vaccination ouvrira une nouvelle ère dans les relations entre le Tchad et le Niger et donnera un nouveau souffle au secteur de l’élevage. « Ainsi, la graine que nous venons de semer avec le lancement conjoint de la campagne de vaccination conjointe 2023-2024 ouvre de nouvelles pages mémorables pour le renforcement de la coopération entre nos deux départements ministériels et qu’elle marque le point de départ d’une nouvelle ère dans les relations entre nos deux pays en général et dans le domaine de l’élevage en particulier. », s’est félicité le Colonel Mahamane Elhadji Ousmane.
Il a par la suite appelé au sens de responsabilité de tous les acteurs de l’élevage pour faire de la protection sanitaire du cheptel nigérien à travers la vaccination « un devoir patriotique » dans le souci de protéger une richesse privée certes mais aussi un patrimoine national.
Aux agents de terrain, il a demandé d’une part de renforcer la surveillance des maladies prioritaires du bétail et des zoonoses et d’autre part de faire de « la vaccination du cheptel un devoir citoyen ».
Les deux membres des exécutifs nigérien et tchadien ont salué les efforts concertés et l’engagement résolu des deux chefs d’État, SEM Mahamat Idriss Débi Itno, Président de la République du Tchad, Chef de l’Etat et de SEM Abdradramne Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Président de la République du Niger, Chef de l’État, qui n’ont ménagé aucun effort pour la concrétisation de cette campagne de vaccination de masse conjointe au profit du cheptel.
Avant de clore son propos, le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a tenu à présenter tous les remerciements du gouvernement et du peuple nigérien pour la prompte intervention du Tchad lors des attaques survenues à Bosso en 2015. Le Colonel Mahamane Elhadj Ousmane a également rappelé la médiation-la toute première- entreprise par le Président de la transition Tchadienne Ahmat Idriss Deby Itno juste après les événements du 26 juin 2023. Enfin,un autre fait hautement significatif à signaler ,c’est le refus catégorique ( sollicitation de la France) du Tchad d’attaquer le Niger à la période. Des éléments qui prouvent à suffisance des relations qui unissent les deux États et les deux peuples. Une intervention fortement applaudie par l’assistance.
Réalisée avec l’appui des partenaires, la présente campagne conjointe de vaccination de masse a été une occasion pour le ministre de l’élevage et des productions animales du Tchad et son homologue du Niger de remercier tour à tour, la Banque Mondiale à travers le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS 2), le FIDA à travers le Projet de renforcement de la Productivité des Exploitations agro-pastorales Familiales et Résilience (RepER), la FAO, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et la Coopération Suisse à travers le Programme de Renforcement de l’Élevage Pastoral ( PREPAS).
La cérémonie a pris fin avec la remise d’un témoignage officiel de satisfaction au chef de service départemental de l’Élevage de N »guigmi Seybou Kimba pour les résultats enregistrés dans le contrôle des denrées animales et d’aliments d’origine animale (SOC)
Ibrahim Moussa